La recherche en odontologie se poursuivra à travers des travaux de jeunes chercheurs déjà entamés dans l’exercice écoulé, et qui se poursuivront autour du corps douloureux dans une perspective qualitative et éthique.
Projets
Les chercheurs en éthique entendent poursuivre leur recherche portant sur l’observation de la diversité des procédures d’information de la parentèle en Europe, dans le champ des maladies rares.
Ce projet inter-équipe portera sur un cas de figure spécifique où le corps du patient est soigné aux moyens des ressources du corps d’autrui. En la circonstance, le corps n’est plus seulement le réceptacle des traitements mais devient lui-même un moyen de traitement à disposition de patients en situation de péril vital (personnes leucémiques, drépanocytaires, etc.).
En cas de décès, d’autres normes sociales se déploient car le respect du corps ne disparait pas avec la mort. La pandémie de SARS-CoV-2 a donné un aperçu des invariants culturels dans le respect dû au corps des défunts. Le devoir de décence que les vivants se reconnaissent envers les corps cadavériques s’impose y compris lorsque la personne a fait don de son corps à la science, dans un cadre normatif récemment renforcé. Lors du prochain contrat, le prélèvement des éléments du corps cadavérique sur demande des autorités judiciaires fera l’objet d’une approche déontologique renouvelée par la numérisation des moyens de l’expertise médico-légale.
Le concept du soi a permis de penser l’organisme sous la catégorie de l’identité pour rendre compte de l’unité et de l’efficacité du système de défense de son intégrité. Le dualisme du soi et du non- soi pose qu’un organisme se défend par une réaction immunitaire contre un élément externe (« non-soi») en épargnant les entités reconnues comme siennes (« soi »).
Le modèle « soi/non-soi » repose sur le raisonnement par analogie décrié de longue date par les épistémologues, au même titre que le recours à des métaphores empruntées à la vie sociale qui conduisent à penser l’auto-normativité du corps sur le modèle d’une communauté de pathogènes en compétition (pathogènes tolérés par le « soi » en tant qu’entités endogènes) mais suffisamment unifiés pour lutter contre des agents extérieurs potentiellement agresseurs.
S’il s’appuiera sur les compétences de chercheurs confirmés en génétique des populations, en anthropologie biologique et en histoire des épidémies, cet axe entend également s’ouvrir aux compétences que possède l’équipe « Corps, normes, santé » en droit de la santé, en éthique et en odontologie. La connaissance gagnera en exhaustivité par une exploration du corps épidémique en ses multiples facettes.
L’horizon de compréhension du phénomène épidémique s’élargira également par la prise en compte des données des sols appréhendés comme réservoirs environnementaux de pathogènes et de leurs vecteurs. L’équipe se veut pionnière dans ce type de démarche qui est encore à la marge des approches scientifiques alors que les sols sont indéniablement des foyers épidémiques importants par leur conservation de la trace de bactéries durant de très nombreuses années.