L’objectif principal de cet axe est d’aborder les populations dans tous leurs aspects (biologiques, culturels, sociaux) à partir de l’étude des pratiques funéraires et mortuaires. Ceci se fait via une analyse conjointe des VAB (fossiles, os, cadavres, qu’ils soient complets ou fragmentés) et des données culturelles, historiques, archéologiques, et environnementales disponibles. Nous pouvons alors contribuer à construire un récit thanatologique diachronique global, qui repose sur les données identitaires de l’individu/de la population et celles concernant son état sanitaire et ses conditions de vie.
Ce récit intègre au premier chef une interrogation sur les comportements vis-à-vis de la mort et des morts (dans leurs dimensions historiques, culturelles et sociales), et se distingue par l’importance qu’il accorde à la notion de chaîne opératoire. Cette approche de la Mort et des morts par la matérialité du traitement des dépouilles permet d’établir un lien entre les perspectives de l’archéologie, celles des sciences humaines et sociales, et celles de l’anthropologie médico-légale. Elle ouvre par ailleurs sur des questions déontologiques et éthiques, notamment à travers une réflexion menée sur la « chaîne de responsabilité » envers les VAB, qui permet de maintenir des liens avec les autres équipes de l’UMR.
Le récit thanatologique aborde aussi bien les contextes de mortalité ordinaire que de mortalité de crise, et vise à mettre en évidence les différents modèles funéraires et les normes qui président au traitement du corps mort selon les lieux et les époques. Il interroge aussi les transformations des modèles funéraires sur le temps long, et notamment les bouleversements qu’y introduisent les crises de mortalité (épidémies, guerres, catastrophes).
Ces thèmes et projets de recherche s’inscrivent dans le cadre d’une collaboration privilégiée avec l’institut d’établissement d’Archéologie Méditerranéenne « ARKAIA ». Des membres de l’équipe sont impliqués depuis sa création et y développent des projets de recherche, des enseignements et des activités de terrain à l’échelle internationale, qui permettent un partage et un transfert de connaissances et de compétences pluridisciplinaires.
Ces collaborations sont appelées à se développer encore plus fortement et à se pérenniser au cours du prochain contrat quinquennal, dans le cadre des projets de recherche structurants de l’Institut et à travers les enseignements qu’il dispense via son master international (ouverture rentrée 2024).