Elisabeth Anstett est anthropologue sociale, directrice de recherche au CNRS. Ses travaux portent sur le traitement social et culturel du cadavre, et plus particulièrement sur les pratiques funéraires et les processus de patrimonialisation des restes humains dans les contextes contemporains marqués par la violence extrême ou l'expérience de la mort de masse.
Thématiques de recherche
Les recherches d'Elisabeth Anstett prennent appui sur des enquêtes ethnographiques menées en Europe de l’Est et en Amérique Latine, et questionnent plusieurs moments distincts du sort fait au corps mort dans des situations de crises de mortalité, celui de la production du cadavre qui permet d’aborder dans les contextes de violences extrêmes les enjeux de la mise à mort et du traitement post-mortem des cadavres notamment au sein des pratiques génocidaires ou criminelles, celui de la recherche et de l’identification des dépouilles, qui permet d'engager une réflexion sur l’absence des morts, la privation de funérailles et la résilience des sociétés, et enfin celui du retour et de la circulation des corps qui permet d'aborder au-delà de la seule question de la commémoration de l'expérience de la mort collective et de sa patrimonialisation, toutes les pratiques visant à inscrire des restes humains dans la société.
Programmes de recherches
Lauréate d’une bourse ANR (2020-2023) pour le programme de recherche TRANSFUNERAIRE: approche comparative des rituels collectifs de réinhumation en Europe et en Amérique Latine XXe-XXIe siècles (voir le carnet de recherche), Elisabeth Anstett est également lauréate avec le Pr José Lopez-Mazz (Université de la République) d’une bourse ECOS Uruguay (2018-2021) pour le programme de recherche ARCHEOFOR - Prise en charge des restes humains contemporains : nouveaux enjeux et nouveaux défis pour l’archéologie (voir le carnet de recherche).
Elisabeth Anstett a été lauréate d’une bourse ERC – Consolidator Grant du Conseil Européen de la Recherche pour le programme Corpses of Mass Violence and Genocide (2012-2016, budget 1,2 M€, voir le carnet de recherche), lauréate en 2016 de l’appel S2C3 2016 (Sciences Sociales et Cognitives des Comportements Collectifs) du CNRS, et bénéficiaire en 2011 d’une bourse de l’Université de Yale, attribuée pour une résidence de recherche par le Gilder Lehrman Center for the Study of Slavery, Resistance & Abolition.
Membre du groupe de recherche Death in Time of Crisis, elle est également associée au travaux du groupe de recherche War Losses.